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Live-Report
Carte Blanche à JC Satàn à La Flèche d'Or

28 octobre 2013
Rédigé par Amandine Hénon

Soirée Carte Blanche à JC Satàn
17 octobre 2013 - La Flèche d'Or, Paris 

La Flèche d’Or nous proposait en ce jeudi une soirée thématique avec pour fil rouge cette « Carte Blanche à JC Satàn ». Le groupe, précédé de sa réputation de brûleurs de scène endiablés avait donc, pour l’occasion, invité deux formations venant révéler toutes les spécificités d’un style musical souvent réduit à une branche basique du rock.

Afin de nous mettre en jambes, Regal, une formation alliant le garage au psyché et au bluegrass à certains moments. Le quatuor tiendra admirablement une salle encore très clairsemée. Le chant étouffé, souvent réduit à son minimum, laisse place pendant de longues minutes à des plages instrumentales venant flirter avec le psyché pour finalement revenir à des rythmiques garage plus classiques. Le finale se fera dans la fosse où le guitariste, aidé par un spectateur enthousiaste, monté sur les épaules de ce dernier, délivrera un ultime riff, tout en restant aussi impassible que s’il était scellé sur scène.
Très peu de répit avant d’accueillir The Anomalys, trio survolté venant tout droit d’Amsterdam. Ces trois grandes tiges emprisonnées dans leur slim et leur marcel blanc semblent dès les premières notes comme électrisées sur leurs instruments. Alors qu’ils descendent allègrement et très naturellement dans la fosse à plusieurs reprises, le guitariste tente quant à lui quelques exercices de stretching à base de chandelle et de pirouette tandis que le chanteur décide d’escalader la barre de lumières qui encadre la scène. Dès lors, il est inutile de préciser que le concert sera branché jusqu’au bout sur le 100 000 volts. The Anomalys captivent l’audience grâce à un rock rugueux, énergique, faisant appel aux plus bas instincts. Ils n’hésitent pas à interagir avec le public, l’appelant même à s’asseoir sur le dernier titre avant de terminer dans un ultime sursaut vitaminé.
Dernier chapitre de la soirée, celui réservé aux curateurs de cette thématique garage dans tous ses états à la Flèche d’Or, les tumultueux JC Satàn. Depuis 2010, les Franco-Italiens ont parcouru les salles et les festivals pour se forger une réputation qui n’est plus à confirmer. Pendant les derniers préparatifs, nous nous arrêtons successivement sur le tee-shirt dessiné par Jeffrey Lewis porté par le batteur, mais surtout sur les nombreux tatouages de la chanteuse, dont les magnifiques chats en poupées gigognes qui ornent l’avant de ses cuisses ; son allure de pin-up déjantée aux formes généreuses apporte aux lives une petite touche si particulière qui, couplée à l’attitude expressive de leur guitariste, permet à JC Satàn de figurer parmi les références de la scène garage actuelle.
Comme à leur habitude, le set est d’emblée survolté et l’ambiance dans la salle monte d’un cran, les premiers rangs se resserrent et se dandinent. Le couple alterne au chant tandis que les guitares grésillent et la batterie s’affole. Le reste, nous ne l’analyserons plus mais l’apprécierons sans même y réfléchir.
Du psyché au bluegrass en passant par le rock primitif, cette Carte Blanche aura permis de survoler toutes les nuances d’un genre trop souvent réduit à sa portion congrue alors qu’il révèle à celui qui veut bien l’entendre qu’il se prête merveilleusement aux mélanges à qui sait être audacieux. Trois formations, trois attitudes fortes et captivantes sur scène, une totale réussite.

 
Photos d'Alan Kerloc'h