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Live-Report
Cléa Vincent + Robi + Jo Wedin & Jean Felzine - Festival How To Love - Petit Bain

20 février 2017
Rédigé par Florian Sallaberry

Le festival How To Love de Petit Bain change de dates (de novembre à février) mais garde son habitude de réchauffer les coeurs en hiver. Les précédentes éditions exploraient des terres étrangères avec l'Argentine Juana Molina, les allemands Faust ou en 2015 les incroyables et increvables brésiliens Os Mutantes. Cette année, place à une édition 100% VF en association avec "Frenchy But Chic", nom d'une rubrique mensuelle de Rock'n'Folk consacrée aux groupes post-punk français.

Entre vieux groupes revenus des années 80 et jeunes espoirs, Jean-Eric Perrin a conconcté un patchwork de la pop en France pour la programmation de ce festival. Avant les concerts, le très prolifique journaliste en perfecto, années 80 oblige, nous annonce le programme de cette soirée dédiée aux filles, et à trois voix singulières et différentes : la suédoise Jo Wedin accompagné de Jean Felzine, la sensuelle Robi et la déjà très hype Cléa Vincent.

On connaissait Jean Felzine, chanteur du groupe clermontois Mustang. Il est accompagnée ici de la suédoise Jo Wedin qui chante exclusivement en français ce soir. Cheveux en arrière et costard pour Monsieur, veste de costume et paillettes pour Madame : les deux musiciens se sont mis sur leur 31 pour nous livrer un rock'n'roll, tout aussi classe, empreint d'esprit yé-yé. Nous ondulons nos épaules au son de la voix très sixties de Jo sur la chanson parodique Les hommes ne sont plus des hommes ridiculisant les propos d'un certain quidam. Quand Jean&Jo jouent le slow Idiot, plein de réverb, le temps s'arrête. Et l'on pense à cette scène de la fin d'un épisode de Twin Peaks, quand James, Donna et Maddy chantent en coeur une douce ballade.

Robi est le genre de personne dont on tombe instantanément amoureux. Son rouge à lèvres, son sourire, sa reprise de Trisomie 21. Car oui, ce concert commence par un splendide Il se noie, titre du groupe culte new wave français. Tantôt fasciné par les vagues de son tatouage, souvent subjugué par cette voix sensuelle, nous dansons. Les premiers rangs murmurent les chansons, chouette. La tension est palpable en particulier sur Ma Route et sa basse obstinante, dont on ne peut que vous conseiller l'écoute du morceau studio où Dominique A vient poser sa douce voix. Sur Nuit de Fête et On ne meurt plus d'amour, la tension se transforme en danse, en particuliers grâce aux sonorités éléctros du clavier. Robi, nous sommes conquis.

Encensée par les critiques, Cléa Vincent a sorti l'un des albums de chanson française les plus marquants de 2016, Retiens mon désir. Dès son entrée sur scène, Cléa surprend par son aspect juvénile. Elle est accompagnée par un bassiste/guitariste, un batteur et un clavériste. Le concert commence par Jmy attendais pas, morceau étendard de la pop de Cléa Vincent entre chanson française et sonorités électros comme si Michel Berger s'était mis au synthé. Accompagnée de temps en temps d'une guitare funk comme sur Electricité, tout est fait pour danser.  Le chant pourrait paraître faux mais c'est une fausse-fausseté, une juste-justesse juste ce qu'il faut. Et cette voix de tête, utilisée avec parcimonie qui nous emmène loin. Cléa parle d'amour, d'amour trouvé (Jmy attendais pas), d'amour à nourrir (Retiens mon désir) ou d'amour perdu (Château perdu). Cléa parle de la vie en fait. Seul regret, elle dispose déjà d'une fanbase un poil envahissante qui nous fera rejoindre les derniers rangs pour proiter de la fin du concert, danser à notre guise et chanter avec Cléa : "Le laisse pas s'enfuir, Le laisse pas partir"

 

Trois filles, trois voix, trois univers. Du rock'n'roll du Jo Wedin & Jean Felzine à l'électro-pop de Cléa Vincent en passant par la froide cold-wave de Robi, nous aurons dansé en français.