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Les groupes à suivre aux Trans Musicales 2015

23 novembre 2015
Rédigé par Alan Kerloc'h

On vous a selectionné les 10 groupes à voir aux Rencontres des Trans Musicales de Rennes.

La Mverte

L'ETAGE sam. 5 décembre, 19:30 > 20:10

Alexandre Berly n’est pas un jeune premier. Depuis son EP “Through The Circles” sorti en 2014, l’ancien clavier de Yan Wagner, producteur et DJ, ne se fait remarquer qu’en bien, en France comme à l’étranger, lui qui a fait partie d’une poignée d’élus choisis pour participer à l’édition tokyoïte de la Red Bull Music Academy. Désormais, il balade sa moustache et sa silhouette de dandy dans les clubs de la planète et prouve qu’il a bien choisi son nom de scène : sa musique, sombre et élégante, coupe le souffle jusqu’aux danseurs les plus aguerris, comme en témoigne son deuxième EP, “A Game Called Tarot”. En résidence cette saison à l’Ubu pour trois dates – il prend la succession d’Optimo –, La Mverte dévoilera aux Trans son tout nouveau live.

 

TotorRo

Parc Expo - Hall 3 ven. 4 décembre, 23:40 > 00:40

Depuis 2006, TotorRo, qui a volé son nom à un film de Miyazaki, a peaufiné une formule qui accroche brutalement tout auditoire. Dans le genre expérimental, ou post-rock, comme on labellise sa musique de manière savante, il ne rechigne pas à déchaîner les guitares quand on ne les attend pas, à invoquer des déluges de batteries. Et malgré – grâce à – ce déferlement instrumental, les morceaux restent imparables, comme les extraits de l’album “Home Alone” (2014) “Festivalbini” ou “Tonton Alain Michel”, au clip savoureux d'humour tendre. C’est un concert particulier que TotorRo donnera aux Trans Musicales, avec une formation “de luxe” qui comptera sur les présences de Clément Lemennicier (trompettiste de Bumpkin Island), Florian Renault (batteur de Wank For Peace) et Emile Sornin (le leader de Forever Pavot).

 

Rival Consoles
 
Parc Expo - Hall 9 sam. 5 décembre, 22:45 > 23:45

Dans le monde impitoyable des musiques électroniques instrumentales de qualité, les 4 minutes 42 d’“Odyssey” servent depuis 2013 de sésame à Ryan Lee West et restent un diamant brut dans la production post-electronica héritière de l’âge d’or de Warp. Après des débuts discographiques sous l’identité d’Aparatec, ce compositeur multi-instrumentiste néo-trentenaire a déjà sorti deux albums sous l’identité Rival Consoles – “IO” en 2009 et “Kid Velo” en 2011. Mais c’est le prochain LP qui devrait enfin sauver d’un anonymat injuste ce soldat Ryan, qui est (presque) sans rival derrière la console son.

 

HER

Parc Expo - Hall 3 jeu. 3 décembre, 22:00 > 22:45

Où sont les femmes ? En 2015, elles sont entre autres dans les chansons sensuelles de Her. Derrière ce patronyme à consonance féminine, se dissimulent deux garçons, Victor Solf et Simon Carpentier. Accompagnés par trois acolytes sur scène, ils peaufinent dans la langue de Shakespeare une pop matinée de soul, où l’élégance le dispute à la sensualité. Il a suffi d’une poignée de concerts (au très prisé club parisien le Silencio, entre autres) et d’une chanson à haute teneur charnelle – accompagnée d’une vidéo idoine –, “Quite Like”, pour que certains voient en eux l’avenir d’une certaine musique noire, dont les parrains portent le nom de Shuggie Otis, Frank Ocean ou Aaron Neville.

 

Elliot Moss

UBU dim. 6 décembre, 21:40 > 22:30

Dans son pays, il est tout juste majeur. Né et grandi dans la banlieue de New York dans un “environnement bohème” (pour reprendre ses propres mots), il a toujours baigné dans un univers musical et artistique, rafistolant même les instruments abandonnés par son père dans son studio d’enregistrement. Dès lors, pas étonnant qu’aujourd’hui, le garçon bricole une pop inclassable et mystérieuse, perdue quelque part entre une electronica feutrée et un r’n’b joué au ralenti, à l’instar du très beau single “Slip”. Avec son titre en guise de fausse piste, son premier album, “Highspeeds”, fait de ce laborantin sonique – accompagné sur scène par quatre acolytes – un héritier du génial Arthur Russell.

 

Son Little

Parc Expo - Hall 8 ven. 4 décembre, 23:00 > 23:50

Quand on l’a entendu chanter pour la première fois, il s'appelait encore Aaron Livingston et collaborait aux côtés de The Roots et de RJD2. Depuis, l’homme a définitivement pris confiance en lui et vole de ses propres ailes sous le nom de Son Little. Sur fond d’accents gospel ou soul, d’intonations reggae et hip-hop, il pose sa voix douce et enchanteresse pour raconter des histoires d’une simplicité et d’une honnêteté absolues. Après le EP “Things I Forgot” (2014), Son Little réalise cet automne son premier album, qui pourrait bien le consacrer en un Marvin Gaye des temps modernes.

 

Dralms

UBU Concert Centre de Loisirs mer. 2 décembre, 14:40 > 15:20

Parc Expo - Hall 8 ven. 4 décembre, 02:30 > 03:10

Après des débuts plutôt discrets en solo, le songwriter vancouvérois Christopher Smith forme un 2013 un groupe pour donner un peu plus de corps à ses chansons sombres et poétiques. Très vite, le son développé par la nouvelle entité – Dralms (à prononcer [drômz] en français) – dépasse complètement son créateur qui a la bonne idée de lâcher prise : il en résulte aujourd’hui une musique portée par un groove lent et hypnotique, dont la sensualité et la mélancolie génèrent une puissance dramatique réellement singulière. Une rencontre fusionnelle entre un rhythm and blues lent et sensuel, une pop délicate et spectrale et des touches électroniques sobrement psychédéliques, le tout porté par un chanteur au charisme magnétique.

 

The Comet is Coming

Parc Expo - Hall 8 jeu. 3 décembre, 01:45 > 02:35

Quand musique rime bel et bien avec cosmique. En 2014, le saxophoniste Shabaka Hutchings, une figure hyperactive de la scène jazz londonienne déjà croisée aux Trans Musicales avec Melt Yourself Down, s’est acoquiné avec Dan Leavers (alias Danalogue, claviers) et Maxwell Hallett (alias Betamax, batterie) pour donner naissance à The Comet Is Coming. Entre krautrock et electronica, soul et digressions psychédéliques, le trio n’a pas encore sorti de disque mais donne naissance à une musique éprise de liberté, sorte de bande originale rêvée pour mieux explorer la galaxie. Un voyage que l’on fait les yeux fermés, pour mieux se laisser porter par ses instrumentaux sinueux et labyrinthiques, où l’on adore se perdre. Aller simple recommandé.

 

France

Parc Expo - Hall 3 sam. 5 décembre, 03:30 > 04:30

Pour l’origine, l’affaire est pliée dès le patronyme. Pour le reste, c’est une autre histoire. Depuis dix ans, le groupe façonne des compositions instrumentales aux confins de la musique répétitive chère à La Monte Young ou Terry Riley et du krautrock de Faust ou Neu!. Mais on aura beau multiplier les références, il reste illusoire de délimiter le territoire de France, dont l’originalité est indissociable du bourdonnement mélodique s’échappant de la vielle à roue de Yann Gourdon (lié au collectif La Nòvia) et de la puissance hypnotique de la section rythmique formée par Jérémie Sauvage et Mathieu Tilly. A la tête d’une discographie chaotique (tirages limités de CD-R et autres vinyles) que l’on trouve entre autres sur leur label Standard In-Fi, ces garçons redéfinissent le drone et mènent (souvent) à la transe.

 

Texte: ATM