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Live-Report
Live Report La Route du Rock 2015 Jour 2

25 août 2015
Rédigé par Cannelle Garcia

En ce 2ème jour au Fort Saint Père, le soleil est de la partie, on espère bien qu’il aura asséché les quelques mares de boue présentes sur le site. J’ai joué l’optimisme, mes bottes sont dans mon sac à dos, même si l’équipe qui gère l’event de la Route du Rock sur les réseaux sociaux est très prévenante avec nous, elle nous fait part de l’état de la météo et du site, et elle a bien annoncé que les bottes seraient encore, aujourd’hui, les bienvenues. La tenue de festivalier c’est un truc complexe. Il s’agit de ne pas être trop chargé mais de parer à toute éventualité.

Arrivée sur le site pour Only Real sur la scène des remparts, les bénévoles nous offrent un joli nid de paille, point de lac de boue, mais ce n’est pas encore sec, je remballe donc mes sandales et ressors mes bottes.
Only Real c’est une pop un peu surf, un peu indie, c’est pétillant, c’est de la bonne humeur et voilà de quoi me mettre dans le bain de cette deuxième journée. L’anglais de 24 ans nous offre un set vraiment cool que les festivaliers écoutent tantôt dansant tantôt allongés sur la paille, les pieds marquant le rythme. La nuit a dû être courte au camping.
On enchaîne dans un autre style avec Kiasmos. Formation islandaise de musique électro. C’est pour moi LA grande découverte de ce 2ème jour. J’ai été embarquée et envoutée, Kiasmos c’est une invitation au voyage, leur musique lancinante, mélancolique mais pas triste nous donne l’impression de survoler les plaines de l’Islande, calmes et absolues. J’aurai préféré  voir Kiasmos plus tard dans la soirée, au  soleil couchant, ça aurait donné un côté presque mystique à ce set.

Les festivaliers sont de plus en plus nombreux à rejoindre le fort, c’est la grosse soirée. Il ne semble y avoir tant de déçu de la non-venue de Björk. Il faut dire que le groupe trouvé en remplacement promet de passer un bon moment.
Repartons vers la scène des remparts, les concerts s’enchaînent toujours de manière extrêmement ponctuelle. C’est Hinds qui s’empare de la scène, groupe exclusivement féminin. Avec une formation basse, batterie, guitares et voix, les 4 madrilènes sont pétillantes, souriantes, et leur musique est à leur image. C’est frais, c’est maitrisé, ce n’est pas d’une originalité folle, mais elles font le job, le font bien et remportent le suffrage du public tombé sous le charme, (leur tentative de parler en français au public a dû y faire aussi).

La deuxième bonne découverte de cette journée, c’est The Soft Moon. Dans un registre beaucoup plus sombre.  Je débarque un peu vous me direz, The Soft Moon en est déjà à son 3éme album Deeper. The Soft Moon c’est dark, c’est profond, un petit côté apocalypse. Le soleil se couchant sur la scène du fort, et la pénombre qui s’installe pendant le set crées une atmosphère parfaite, accompagnant la new wave dark aux accents de krautrock des américains.
C’est au tour de Spectres de prendre possession de la plus petite scène (on pourrait avoir la tête qui tourne à faire ses allers-retours, mais tout va bien, pas d’inquiétude). La musique de Spectres entre le shoegaze et le noise rock n’a pas sur moi l’effet escompté. Bien que le public soit au rendez-vous, j’ai du mal à me laisser embarquer. On parle de révélation à propos de Spectres, pour ma part c’est surtout le moment propice pour aller se chercher à manger.
Cette année encore on a le choix des armes en matière de food truck, de la traditionnelle et indispensable galette-saucisse, aux habituels nouilles et riz sautés qui font du bien quand il fait froid, en passant par les sandwichs terroirs à bases d’andouillettes et autre chien-chaud à la saucisse de porc noir.

C’est l’heure du clou de la soirée, remplaçant de Björk et non des moindre, Foals prend place sur la scène. Ils se payeront d’ailleurs le luxe de dédier le dernier morceau de leur set à Björk. Á souligner que Foals joue sans son bassiste, celui-ci ayant été hospitalisé, leur backliner a donc pris la relève. L’info fait le tour, et fini de faire apprécier Foals par des festivaliers habitués à les voir à la Route du Rock. Foals joue ce soir des morceaux de son nouvel album à venir, What Went Down qui sort le 28 août prochain.
Pour sa seule date française, Foals est attendu par ses fans, le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils sont là. La puissance, la technique de Foals sont bien présentes. Les anglais nous offrent un set explosif, ça saute de partout, ça danse, ça applaudit. Il est indéniable que Foals joue maintenant dans la cours des grands.

Gagnée par le froid, épuisée par le piétinement festivalier, les pieds meurtris dans mes bottes, je déclare forfait pour ce soir. Nous sommes nombreux dans ce cas, à nous diriger vers les navettes. Je le redis mais l’ambiance est vraiment là dans les navettes, que ce soit avec les chauffeurs ou avec les festivaliers, on a tous passé une bonne soirée, et ce genre de communion perdure sur le trajet du retour.
Personnellement j’ai assez hâte d’être à dimanche, la soirée promet vraiment (et je vais pouvoir quitter mes bottes !).