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Chronique de disque
Mac DeMarco - Salad Days

31 mars 2014
Rédigé par Fanny Bonely




Mac DeMarco - Salad Days

Sortie : 01/04/2014

Note : 4,5/5





C’est non sans plaisir que nous retrouvons en ce début de printemps le trublion Mac Demarco pour la sortie de son troisième album, Salad Days. L’annonce de Gimme Pussy en janvier dernier et sa vidéo d’un goût certain, amorçant un tournant disco et un amour décomplexé pour les moustaches et les danses langoureusement kitsch (on vous avait dit que c’était un rigolo), nous avaient fait croire un instant que l’on avait définitivement perdu Mac Demarco dans les méandres du lol. Ce Salad Days, malgré sa sortie un premier avril, s’avère cependant se placer dans la lignée de ses prédécesseurs : posé, doux, pop et teinté de psyché, menu parfait pour les beaux jours qui arrivent. 

Le Canadien revient donc à ce qu’il fait de mieux, de la pop music, de la vraie, celle qui rentre par une oreille, vous chatouille doucement les tympans et ne vous quitte plus d’une semelle. Mais ce qui est troublant chez Mac Demarco, c’est la simplicité avec laquelle il vient vous prendre par la main pour vous emmener dans un monde résolument à part – caché dans la fumée des Viceroy qu’il expire à longueur de journée. 

Moins rock et résolument 70’s, dans la lignée actuelle de Tame Impala, Temples ou encore Jacco Gardner, Mac Demarco nous propose une série de onze titres prêts à nous plonger dans un état d’hébétement pour 34 minutes et 46 secondes. On retrouve dans cette salade de saison les ingrédients qui avaient fait le succès des précédents albums : des guitares tantôt folk, tantôt psyché, une basse chaleureuse et une rythmique désarmante de simplicité. 

On reconnaît les influences du jeune homme dans la pop psychédélique britannique des années 70 entre autres sur Salad Days, avec ses lalalala haut perchés à la Marc Bolan, ou encore sur la guitare de Goodbye Weekend, qui n’est pas sans évoquer Syd Barrett ou Bowie. On retrouve avec plaisir une version plus pêchue de Passing Out Pieces, que l’on avait découverte version lente et baveuse pour l’annonce de l’album. Let My Baby Stay finit de nous achever, avec son songwriting à la Lennon qui donne une résonnance inattendue à cette ballade guitare-voix. Car la définition de la véritable pop music se trouve probablement ici, entre déconcertante simplicité et complexe évidence. Recette jusqu’ici inégalée pour une salade composée des grands jours.