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Live-Report
Sheik Anorak + Papier Tigre - FGO Barbara

12 avril 2017
Rédigé par Florian Sallaberry

ll y a un peu plus d'un mois, nous étions au FGO Barbara pour apprécier les expérimentations de Sheik Anorak et la noise brutale de Papier Tigre.

Sheik Anorak est le nom de scène de Frank Garcia, créateur du label Gaffer Records. Auteur de nombreuses collaborations et présent dans de nombreuses formations, Frank est ici tout seul, avec sa batterie, sa guitare et son PC dont l'alimentation défaillante provoque quelques interférences. Superposant les boucles, le lyonnais construit des mélodies entêtantes sur lesquelles il vient poser son chant très rock. Si le rendu final de ces morceaux est prenant, la construction des boucles provoque parfois des longueurs dans ce concert très agréable qui évolue entre moments planants et sonorités plus escarpées.

Ce n'est pas la première fois que nous croisons Papier Tigre, en effet les trois nantais font partie de La Colonie de Vacances, quadriphonie adorée, bruyante et puissante. Si nous ne sommes pas étonnés, nous sommes totalement scotchés par l'ouverture du concert, tous les potards à fond : on joue vite et fort. Cette atmosphère joyeuse est appuyée par le moustachu Arthur qui, guitare dans une main, maracas dans l'autre, se contortionne au rythme élevé de ce premier morceau. Le son singulier de Papier Tigre se caractérise par des guitares saturées et syncopées et un chant hurlé à contre-temps de ces non-mélodies déconstruites. C'est une vértiable bataille alors qui s'opère avec notre cerveau, le groupe nous prenant sans cesse à contre-pied. C'est dérangeant, ça nous plonge dans le doute, puis ça nous secoue, ça nous arrache, et finalement on ne ressent que du plaisir d'être en dehors des sentiers battus. Le morceau Home Truth est totalement caractéristique du son du groupe : un chant qui ressemble à un instrument supplémentaire, une sorte de percussion qui nous répète "Is this a lie ? Is this a lie ?", une guitare très math-rock qui joue des phrases digne de Battles, et le jeu très complexe de la batterie entre cymbales persistantes et caisse-claire qui tabasse. Après un set à fond les ballons, le groupe remonte sur scène, dans une lumière rouge-passion pour un dernier morceau ardent.

Il nous a fallu du temps pour digérer ce déluge sonore, entre l'homme orchestre Sheik Anorak et le trio électrique Papier Tigre.