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En ce début septembre et rentrée oblige, c’est sur les bords de Seine que nous nous retrouvons pour la première grosse soirée depuis notre retour de vacances, devant le Petit Bain où nous aurons probablement souvent l’occasion de nous donner rendez-vous au vu de leur programmation alléchante de ces prochains mois. Beaucoup attendent l’ouverture des portes et, surtout, la venue de This Will Destroy You à quelques jours de la sortie de leur nouvel album, de quoi envisager une soirée riche en nouveautés !
A l’entrée dans le sous-sol, nous sommes accueillis par un stand de merchandising qui regorge de vinyles et… du nouvel album, Another Language (au design toujours aussi soigné et épuré), pas encore paru. De cela, les Texans n’ont que faire, comme ils nous l’expliqueront durant le concert, le principal pour eux résidant dans le fait de partager leur musique avec le public.
Mais avant de parler de la grande messe, laissons place à Lymbyc Systym, duo composé de deux frères ayant tourné avec beaucoup de beau monde tels que Broken Social Scene ou encore The Album Leaf. D’un côté, une batterie et de l’autre, un clavier et des machines. Lymbyc Systym proposent des morceaux enlevés avec de belles variations, qu’elles soient rythmiques ou stylistiques. Ils réussissent à occuper l’espace en n’étant que deux et en proposant de la musique instrumentale, chose plutôt rare. En plus de prendre beaucoup de place, ils envoient aussi pas mal, en témoigne notre gobelet de bière qui se déplace sur le bord de la scène au gré des basses.
Alors que le set ne cesse de monter en intensité, quelques touches de métallophone viennent apporter un peu de douceur, ce qui ne sera qu’un répit avant la belle démo finale. Malgré quelques moments où le clavier s’est fait trop présent, Lymbyc Systym nous ont offert un set palpitant, à la croisée des chemins entre une electronica légère et un son plus agressif.
Alors que le duo remballe ses nombreux câbles et instruments, nous profitons de cette courte pause tandis que les membres de This Will Destroy You se concentrent sur les dernières balances avant le grand saut. Ici, on se la joue cool et on ne va pas perdre de temps pour sortir de scène et faire une seconde entrée façon « rock star » : les Texans démarrent donc leur set d’emblée, juste le temps pour les techniciens de pousser le son et d’enclencher les vidéos. Au centre de la scène, l’imposant Donovan Jones, bassiste et claviériste, casquette de la NASA vissée sur la tête et lunettes de geek vintage, ne se confond pas en introduction et sort dès les premières minutes des lignes de basse d’outre-tombe. Le concert débute sur un extrait du nouvel album à paraître, signe que This Will Destroy You comptent bien jouer ce qu’ils aiment et ce dont ils ont envie. Le mur de son se construit rapidement, imposant et magistral, même si le groupe ne donne pas dans le plombant et le mélancolique en ce début de soirée. Plongés dans le sous-sol du Petit Bain, loin du tumulte des terrasses éphémères des bords de Seine, le son, d’une qualité irréprochable, nous enveloppe et nous pouvons savourer jusqu’au moindre crissement de corde. L’atmosphère se tend peu à peu, la communion avec le public est totale et ce sans un seul mot échangé. Les spectateurs ferment les yeux, vivent ces instants de grâce et les ressentent au plus profond d’eux, ne se sortant de cet état transi qu’en de rares moments pour applaudir certaines envolées.
Au bout d’une heure et demie savoureuse, le groupe remercie son public et l’invite à boire quelques bières près du stand de merch… Si en plus d’être talentueux, les gars de This Will Destroy You sont sympas, que peut-on bien demander de plus ?
Photos Alan Kerloc'h
