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Chronique de disque
Woods – With Light & With Love

22 avril 2014
Rédigé par François Freundlich




Woods – With Light & With Love

Sortie le 15 avril 2014

Note : 4/5





Le quatuor le plus forestier de Brooklyn s’était révélé à un public élargi avec son cinquième album Bend Beyond, sur lequel figurait ce fameux titre éponyme marquant, l’un des meilleurs morceaux de 2012. Nous retrouvons avec With Light & With Love des compositions toujours brillantes pour ce groupe de folk psychédélique qui manie la pop avec précaution (et inversement).

Lorsqu’on se lance dans un album de Woods, c’est surtout la voix en falsetto de Jeremy Earl qui vient avant toute autre chose nous caresser l’oreille. On y retrouve autant la sensibilité d’Elliott Smith que l’intemporalité de Neil Young. On s’y accroche sans même y penser, en espérant la voir atteindre de plus hauts sommets en ardeur et en spontanéité. La guitare acoustique bucolique et dépouillée reste dans la simplicité, la marque de fabrique de Woods. Elle marque de son empreinte tous les titres : on croit reconnaître les accords lorsque la face freak folk reprend le dessus avec ces orgues vintage qui nous perdent dans un labyrinthe de fourmillement psychédélique hyper rapide. Les notes s’entrecroisent, la guitare électrique déraille : Woods a tenu à se rapprocher de l’atmosphère frénétique de ses concerts, notamment sur ce marathon de neuf minutes qu’est le titre With Light And With Love.

L’inspiration 60’s est présente dès le duo d’ouverture avec notamment le titre Shining, à l’esprit très Beatlesien, digne successeur de Bend Beyond comme single entêtant. Il nous embarque directement dans un Magical Mystery Tour avec ce refrain un brin héroïque, « All you look inside, in the blink of an eye ». Après l’intrépide titre éponyme et ses gigantesques et Floydiennes étendues instrumentales, Woods retourne à une folk plus classique relevée par ce décalage vocal un brin mélancolique qui nous fait basculer vers des impressions de ballade nonchalante sous un soleil brûlant. Le groupe parvient à se baser sur une musique dépouillée et languissante pour l’enrichir de mille sonorités : le hochement de tête est alors quasi inévitable. L’évidence harmonique est de mise sur la fin d’album avec ce joyau folk-pop qu’est Full Moon, nous ramenant aux bases de la folk.

Heart of Gold and Strawberry Fields, Woods nous donne envie de relancer cet album, comme on aimerait prolonger une journée de vacances au soleil. Les New-Yorkais font une fois encore éclater leur talent avec des compositions d’une simplicité et d’une qualité mélodique irrésistibles d’authenticité. Ne jetons plus de fleurs, envoyons du bois.