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Live-Report
Parcels à La Laiterie

30 novembre 2017
Rédigé par François Freundlich

Le groupe le plus revival du moment avec leur look semblant tout droit sorti de That 70’s Show et leur électro-pop-funk qui fleure bon le flower power était de passage à La Laiterie de Strasbourg. Un public de fans s’était déplacé en nombre pour un concert qui affichait complet depuis plusieurs semaines déjà. Alors Parcels : one-hit wonder ou futures stars ?

 

En première partie, c’est Garçon de Plage, ou Beach Boy en anglais, qui développe sa pop décalée en français. Les titres du garçon et de son groupe de plagistes, comme L’ennui ou Timide, ont le mérite de nous faire sourire avec des influences allant de Katerine à Dominique A, sur fond de guitare électrique tropical comme leurs chemises à fleurs. Les plagistes laissent finalement la place aux héros du soir, les Parcels.

Pour un groupe qui n’a pas encore publié d’album : quelle hype ! Les cinq Australiens produits par Daft Punk et signés sur le label Kitsuné représentent à eux seuls le retour à la naissance de la pop. Hurlements jouissifs de fans en délire, pilosité à la George Harrison, pull à col roulé et jogging orange : toute la panoplie y est. Jusqu’au logo géant en typographie multicolore. Les Parcels ont tellement l’air de s’amuser que leur sourire est super communicatif. Leurs orgues synthétiques se prolongent d’une basse funky à souhait, qui pousse au déhanché de bassin. Alignés tout à l’avant de la scène, les blondinets au coupes de surfeurs ne se trouvent qu’à quelques centimètres du premier rang : le torticolis n’est donc pas très loin. Si les morceaux ne sont pas d’une variété folle et restent dans un certain registre très bien huilé, les harmonies vocales sont efficaces à souhait, davantage encore lorsque les quatre musiciens s’y mettent. Pour l’originalité, on aura droit à quelques percussions supplémentaires, dont un triangle qu’on ne peut absolument pas oublier.

Si la plupart des morceaux font appel à notre sens du rythme dans le but de nous faire remuer du boule jusqu’à plus soif, quelques passages plus en douceur permettent d’apercevoir des influences se rapprochant davantage de la folk acoustique, comme sur Be Myself. Les voix aiguës semblent ne se mélanger pour n’en former qu’une sur Older, morceau rappelant le Phoenix des débuts avec son instrumental subtil prolongé. Mais c’est évidemment l’influence de Random Access Memories des Daft Punk qui est dans tous les esprits lorsque les Parcels lâchent finalement leur tube Overnight, coécrit avec Thomas Bangalter et Guy-Emmanuel de Homem-Christo, ramenant le soleil de l’été disparu (sauf en Australie). Le club se surchauffe en reprenant le refrain hyper tubesque de ce titre qui prend déjà des allures de classique d’une époque. Si Overnight a révélé toute sa puissance, on peut se demander si un successeur est capable de faire durer les Parcels dans le temps. Nous repartons néanmoins du concert avec la certitude que ces cinq Australiens ont de la ressource et n’ont certainement pas dit leur dernier mot.

 

La machine à remonter le temps empruntée avec ce concert des Parcels nous a immergés dans ce que la pop possède de plus intrinsèque. Une pop grandeur nature avec ses qualités d’efficacité et ses défauts de copie carbone, mais néanmoins une pop au sens noble du terme.