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Live-Report
H-Burns + Peter Peter à La Laiterie

17 avril 2017
Rédigé par François Freundlich

Nous l’avions découvert il y a dix ans jour pour jour, au hasard d’un concert dans un bar rennais où il nous avait subjugués par sa maîtrise et sa capacité à enchaîner un nombre impressionnant de compositions de haute volée. Six albums plus tard, le Drômois H-Burns s’est fait un nom dans la scène folk rock indé et nous le retrouvons en concert à La Laiterie pour un concert entre plages intimistes et explosives.

H-Burns et son groupe font la part belle à l’excellent dernier album Kid We Own the Summer, sorti en février. Les débuts touchent à l’intime et au sublime, les frissons se faisant ressentir dès les premières vibrations de la voix de velours monocorde de Renaud Brustlein sur We Could Be Strangers. Évoluant dans une subtilité qui envole une pop lumineuse vers des terrains séraphiques, les compositions d’H-Burns tournent très haut dans une galaxie où brillent déjà Girls in Hawaii ou Johnny Flynn, pour tenter quelques comparaisons. Les extraits de l’album Night Moves, également très attendus, font évidemment mouche avec l’enivrante Wolves et ses simples boucles de guitare acoustique qu’on voudrait voir se répéter à l'infini.

La synthétique This Kind of Fire avait déjà retenu notre attention sur disque, sonnant comme un classique immédiat, mais son adaptation live la magnifie avec cette tension dans les montées et les descentes, rappelant les meilleurs moments d’Arcade Fire. On se souviendra également de l’émotion ressentie sur le titre Big Surprise interprété en solo et tout en pudeur, confirmant le génie de ce songwriter hors pair. Le concert évolue vers des libérations d’instrumentaux post-rock, élevant encore l’intensité d’un cran. H-Burns terminera sur l’excellent titre éponyme de son album Night Moves, produit par Rob Schnapf, qui avait produit les trois derniers albums d’Elliott Smith, autre génie qui foula ces mêmes planches strasbourgeoises dix-sept ans auparavant. La voix semble s’éclairer dans des aigus tout en retenue, dans un crescendo mélancolique en forme de pierre angulaire de sa discographie.

Nous ressortons dans le même état contemplatif que dix ans plus tôt : H-Burns nous a brûlé l’épiderme en ne gardant que l’essence même d’une folk sans fioritures mais à l’âme immense.