Webzine indépendant et tendancieux

Live-Report
Glass Animals - La Laiterie

24 mars 2015
Rédigé par François Freundlich

Il est rare qu’un groupe de rock indé explose aussi rapidement dans une période aussi courte. Les Oxfordiens de Glass Animals n’avaient pas provoqué un réel engouement lors de leur dernier passage à Strasbourg il y'a quelques mois en ouverture de Metronomy, malgré un très bon mini-concert, mais est bien parti pour devenir la courbe exponentielle de 2015. Pour leur première apparition en tête d’affiche, le Club Laiterie affiche complet depuis plusieurs semaines et on sent bien que le groupe s’est forgé une fan-base qui attend impatiemment les adaptations live du très bon album Zaba.

Les quatre anglais ont cette fois sorti du placard leurs plus belles chemises tropicools, ce qui leur vaudra certainement cette acclamation à leur entrée en scène. Leur indie pop s’étale toute en lenteur sur cette base de percussions jungle tandis que le chanteur Dave Bayley se lance dans des mouvements compulsifs et élève sa voix dans de langoureux aigües. Le public récite assez étonnement les textes par cœur et les notes de synthé de introduction de leur tube Gooey provoquera des cris de joie chez ces demoiselles. Cette base synthétique saccadé doublée par cette voix quasi parlée rappelle parfois Breton qui avaient également su enflammer la Laiterie lors de leur concert, il y’a un an. Mais Glass Animals s’exprime davantage dans une certaine fragilité, qu’ils n’hésite pas à transpercer d’éphémères et jouissives excitations qu’on pourrait rapprocher de Wild Beasts.

Passé la surprise, on prend finalement le temps d’écouter les minutieux arrangements de xylophones, dépassés par quelques beats bien sentis sous perfusion dance. La guitare est quand à elle réduite à son strict minimum et fait bien souvent figure de pure décoration. Seuls quelques solos trépidants feront s’élever les passages instrumentaux à travers des ponts dansants. Glass Animals parvient insuffler un sentiment d’énergie maîtrisé dans des compositions de haute volée. Leurs adaptations live accentue ce coté mouvementé et classieux à la fois. Dave Bayley descendra finalement dans la fosse pour interpréter une reprise de Kanye West – Love Lockdown, entouré d’un public qui reprendra les textes en chœur.

On ne s’attendait pas à une telle ferveur ni à avoir aussi chaud pour ce concert de Glass Animals, groupe qui a bien pris son envol ces derniers mois. On ne s’étonnera plus de le retrouver parmi les groupes fétiches des kids lors des prochains festivals d’été.