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Live-Report
Live Report Route du Rock 2015 Jour 3

30 septembre 2015
Rédigé par Cannelle Garcia

En ce troisième et dernier jour de festival, vous l’aurez lu partout et pas ici en premier, la fatigue commence à vraiment se faire sentir. C’est ce genre d’état qui nous fait décider de sauter le concert de la plage et le 1er concert au fort pour faire une sieste. A l’arrêt de la navette l’ambiance est au rendez-vous ! Une longue queue se forme, le bus arrive, se rempli rapidement, mais on est encore trop nombreux pour tous y rentrer. Heureusement, un deuxième bus vient absorber le trop plein de festivaliers déchaînés.
L’ambiance est au rendez-vous, dans le bus tout le monde échange sur ses impressions du festival, en anglais, en français. Arrivée sur place il est temps de faire notre éternel « point boue », après 2 jours de beau temps, tout est sec, je me suis même permise le luxe de troquer mes bottes contre des baskets.

J’avais calculé mon temps de trajet avec un peu d’attente à la navette, attente qu’il n’y a donc pas eu. Ce qui me permet d’arriver avant la fin du set de The Districts sur la scène des remparts. Sur le papier The Districts c’est cool, ce soir leur set sera composé des morceaux de leur nouvel album. Ils nous servent une pop-rock acidulée, qui me laisse un peu sur ma faim, les festivaliers sont peu nombreux devant la scène, mais ceux-là apprécient vraiment le set.
De l’autre côté, les fans attendent que commence le show de Father John Misty. Sur la grande scène, le spectacle débute, Joshua Tillman joue à fond le rôle du crooner soulman venu nous présenter son dernier album, I Love You, Honeybear,  l’amour, à base de mouvements de hanche,  de bras tendus vers la foule. Même si on n’est pas fan de la folk de Father John Misty on ne peut nier qu’il donne à voir et à apprécier. Et le public en redemande. Pour ma part j’en profite pour aller me sustenter, tout en regardant de loin le set.

Arrive enfin le moment de se diriger vers la scène des remparts pour Viet Cong.  Le set des canadiens promet d’être jouissif, agressif, bruyant. Je me laisse embarquer dans leur univers, je ne lâche pas la scène des yeux. Mélange de punk, de krautrock puissants, ça sature, on aime, mais le plein air n’est peut-être pas ce qui leur réussi le mieux.
La claque ne viendra pas de Viet Cong ce soir. De l’autre côté, sur la grande scène, Savages entame son set. Les quatre filles vêtues de noir vont nous en faire voir. Le set est explosif, jouissif, Jenny Beth la chanteuse nous en met plein les yeux, elle fait le show sur scène et dans le public, malgré les tentatives de la sécurité de la retenir, elle se jette dans le public. Ce set est sensuel, puissant, acéré, les guitares sont tendues, la batterie presque virtuose est subtile et donne du corps à l’ensemble.
Savages est clairement la claque de cette route du rock été édition 2015.
Les très attendus Ride prennent la place de Savages sur la grande scène. Le mythique groupe de Shoegaze s’est reformé pour l’anniversaire de leur album emblématique. Ce « back to the 90’s », a base de guitares léchées, de batterie puissante, on passe un bon moment, on est assez content de les retrouver, le public est au rendez-vous et l’ambiance est encore montée d’un cran. Les 25 ans de leur premier album ne se voit pas, et on en redemande un peu de Ride !

Les guitare et micros de Ride laisse place aux machines et à une batterie pour le set du déjanté Dan Deacon. L’américain de Baltimore prend possession de la scène comme un prêtre prêcheur devant une foule attendant d’être exorcisé. Et c’est le contraire qui va se passer, les rythmes fous, entrainant  vont hypnotiser et envouter l’assemblée. Nous voilà tous acquis à sa musique, en danse, en transe. A chaque fois qu’il prend le micro et s’adresse au public nous sortons de notre transe pour l’écouter lancer son prêche, faire s’asseoir toute la foule ou organiser une battle de danse au 1er rang. La musique est forte, elle emplie mes oreilles pourtant protégée par des bouchons. Les morceaux s’enchaînent, maîtrisés, ludiques, jouissif, on se défoule, exit la fatigue, on danse au rythme des machines de Dan Deacon.
Après un set d’une telle puissance, j’ai un peu du mal à reprendre mes esprits, mais pas de répits, le set de The Juan McLean commence sur la scène des remparts. Le registre n’est pas  le même, on atteint d’autres sphères, plus galactique disons, on navigue au travers d’une pop disco électro, à cheval sur nos soucoupe volantes, on se laisse porter. C’est agréable, presque reposant. Cela dit je profite de ce moment pour m’éclipser, l’heure de la dernière galette-saucisse de cette édition 2015 est arrivée. Je m’en vais en me trémoussant pour me sustenter, pour mieux revenir profiter de la fin du set de Juan McLean.

C’est fourbue, mais heureuse que je décide de me diriger vers les navettes, heureuse de pouvoir y trouver une place assise. On échange avec les autres festivaliers sur cette super soirée que nous venons de vivre.

Cette 25ème édition de la Route du Rock été a vraiment tenue ses promesses. Et cette troisième soirée était  particulièrement jouissive. Rendez-vous à la Route du Rock Hiver et à la 26ème édition de la collection été !