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Live-Report
Pendentif à La Laiterie

25 novembre 2013
Rédigé par François Freundlich

Pendentif
La Laiterie, 21 novembre 2013



Dans cette Laiterie, des Pendentifs accrochés, ou plutôt le groupe bordelais du même nom ayant atteint difficilement l’est par des routes enneigées. Le quintet entre sur scène très en forme en communiquant une joie de vivre pétillante grâce à ses petites ritournelles French pop aux influences venues d’outre-Manche.

Les adaptations live de leur premier album Mafia Douce sorti en septembre sont bien plus électriques que les versions studio, même si la voix sucrée de Cindy Callede conserve tout son charme. Une certaine douceur de ce phrasé parlé rappelle parfois Tracyanne Campbell de Camera Obscura qui se serait mise au rouge du Médoc plutôt qu'au whisky pur malt des Highlands, alors que les chœurs joyeux entonnés par tout le groupe parsèment des chansons légères qui caressent la peau comme l'autan. Elle forme un duo vocal avec Benoît Lambin le parolier, plutôt en retrait et assez concentré sur sa guitare. Les basses et synthés 80’s sont mis en avant pour offrir un rendu live très dansant et entraînant. Le charismatique Ariel Tintar s’excite derrière ses claviers bourdonnants et blipant, divagant vers une électro rappelant parfois Metronomy. Malgré des instrumentations fortement mises en avant, les textes en français ne sont pas oubliés, parfois énigmatiques, parfois poétiques ou oniriques.

Le mot Panache représente bien Pendentif, cela tombe plutôt bien puisqu’il s’agit d’un de leur meilleurs morceaux qui lance immédiatement le concert. Les basses prennent les devants sur Embrasse Moi, deux mots que les garçons du public n’oublieront pas puisqu’ils s’échappent de la bouche de la jolie chanteuse. Le single God Save la France fait réagir l’audience avec une batterie qui s’excite à l’arrière du duo vocal d’une grande élégance et une guitare énervée irrésistible. L’intégralité du groupe se met aux chœurs sur une fin de morceau enlevée. D’autres titres comme Jerricane se rapprochent davantage d’une variété française plus basique et tombent à plat. Pendentif nous gratifiera d’une reprise actualisée de Niagara plutôt bien venue avec le tube Tchiki Boum, qui sorti de son époque se révèle moins rétro et plutôt approprié. La réussite dans l'appropriation d'une reprise révèle souvent l'originalité d'un groupe, surtout quand la filiation est évidente. Le rappel se fera sur le titre qui leur a donné envie de nommer ainsi leur groupe : Pendentif et ses chœurs « Out to my friends » répétés à l’infini, que nous chantonnerons à tue-tête bien après la fin du concert.

Voilà un groupe qui parvient à trouver un juste milieu entre une chanson française à l’histoire parfois trop lourde à porter et une twee-pop anglo-saxonne peace and love si légère qu’il faudrait la lester pour qu’elle ne s’envole pas trop rapidement. Un concert de Pendentif, c’est comme entrer dans une pâtisserie et en ressortir avec un mille-feuille : ça ne se refuse pas. 


Photos de Patrice Hercay