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Live-Report
Casual Sex + Pale Grey à La Flèche d'Or

26 février 2014
Rédigé par Amandine Hénon

Casual Sex + Pale Grey
La Flèche d'Or - Le 18 février 2014

Ce soir, le monde de la musique est en deuil suite à l’annonce du décès de Bob Casale, guitariste génial des fabuleux Devo, précurseurs, avec des artistes tels que Talking Heads, de la musique alternative et déjantée. En guise d’hommage à la décennie qui a vu naître les compères aux « dômes d’énergie », le fleuron du renouveau écossais pose ses valises à La Flèche d’Or le temps d’un concert très attendu si l’on s’en réfère aux impatients présents dès vingt heures.

L’ouverture des hostilités se fera aujourd’hui dans la douceur avec Pale Grey.
Si la référence pop belge se nomme Balthazar, le quatuor Pale Grey fera oublier ses aînés en offrant un set de haute volée laissant aux spectateurs une seule et même envie : écouter l’album paru la semaine dernière. Avec des claviers vaporeux omniprésents et un jeu d’harmonies vocales, difficile d’éviter la comparaison facile avec le phénomène outre-Manche qu’est Alt-J. Néanmoins, si ces derniers semblent avoir perdu la fougue et la joie de vivre de leurs débuts, il faudrait peut-être la chercher du côté des Belges. On pourrait certes leur reprocher une approche somme toute conventionnelle de la pop mais ils l’exécutent à la perfection et il est compliqué de ne pas se laisser envoûter. Bénéficiant en plus d’un capital sympathie non négligeable, ils ironisent sur leur accent prononcé des alentours de Namur tout en gardant un œil aguerri afin d’alterner les compositions pop à d’autres moments plus envolés.
Pale Grey ou la face solaire de cette soirée.
Le côté obscur reviendra quant à lui au(x) nouveau(x) phénomène(s) glaswégien(s) sobrement nommé(s) Casual Sex. Sam Smith et ses musiciens entrent en scène sur The Sound of Casual Sex. Tous vêtus de noir, le chanteur, col roulé et chaîne en or par-dessus, se repeint les lèvres de rouge, histoire de nous rappeler que ceux-là sont allés pêcher dans la noirceur des Robert Smith et consorts. Cependant, ils ont ce soir eu envie de nous livrer une flopée de brûlots enragés, résonnant comme un concert revival des Clash tant la basse marquée rappelle celle de Paul Simonon (Bastard Beat semble directement inspirée d’un This is Radio Clash) et le chant vient emprunter à Joe Strummer. Autour de quatre cordes et d’une voix rageuse comme seuls les Britanniques savent en pondre, Casual Sex gèrent plutôt bien le fait de jouer pour la première fois en tête d’affiche dans la capitale française. En effet, s’ils avaient ouvert pour leurs compatriotes Franz Ferdinand, ils ont, depuis, fait du chemin et savent se montrer coriaces et convaincants. Du punk au post punk en passant par un rock 60’s, ils gèrent et digèrent leurs influences avec une décontraction déconcertante.

Nous sommes prêts à parier que ce petit groupe refera parler de lui tant son talent est à la hauteur des rythmiques de ses missiles rock. Casual Sex viennent dépoussiérer une scène britannique parfois trop policée et ce pour notre plus grand plaisir.

Photos Alan Kerloc'h