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Live-Report
YachtClub + Freaks - FGO Barbara

06 décembre 2018
Rédigé par Florian Sallaberry

C’est une nouvelle fois entre Barbès et la Chapelle, au FGO Barbara, que nous nous retrouvons. À l’affiche, deux groupes français : YachtClub et les Freaks de Théo Ceccaldi.


YachtClub ne porte pas très bien son nom. Dès l’intro du concert, quand les musiciens entrent sur une boucle saturée et aiguë entêtante, nous ne nous sentons pas vraiment sur le pont d’un yacht en compagnie de vieux débris sur un fond de smooth-jazz dégueulasse. Non, YachtClub n’est rien de tout ça : à la manière du math-rock de Battles, l’intro du morceau +++ vient nous déranger, nous agresser, comme nous aimons l’être : rythmique déglinguée, solo bizarre, chant hurlé. Puis une partie pop au synthé vient se greffer sur la fin du morceau représentant toute la complexité du son des Tourangeaux. Plus tard, nous pensons à Deerhoof : la voix aiguë de la chanteuse sautillante et les sonorités asiatiques de certains morceaux nous rappellent le son du quatuor de San Francisco.  Et même lorsqu’ils jouent les ballades Tôle 3 ou Toc Toc Toc, on sent que la tension n’est pas loin, que le morceau peut exploser à tout moment. Et d’ailleurs, aux douceurs succèdent souvent des moments explosifs menés par les deux guitares du groupe, l’un des deux guitaristes utilisant régulièrement une cannette pour frotter ses cordes. Le groupe finit son set par un morceau punk dément chanté en japonais.


Freaks est un des nombreux projets de Théo Ceccaldi, violoniste surdoué ayant fait ses preuves dans le monde du classique et du jazz. Introduit par un humoriste étrange, mi-Macron mi-clown dont le nom nous a échappé, les 6 musiciens s’installent sur la scène du FGO, rassemblant devant eux un public connaisseur. Et dès les premières mesures, c’est un torrent sonore puissant qui s’abat sur nos tympans. Les 2 saxophonistes entourant Théo jouent tantôt ensemble, se répondent ensuite, sur une base rock puissante emmenée par le trio guitare-basse-batterie. Leur son, s’il paraît foutraque, est impeccable et puise dans de multiples influences : free-jazz, jazz manouche, musique de chambre… tant et si bien que nous n’avons pas les codes ni l’habitude d’être confrontés à ses sonorités. La puissance du groupe et la virtuosité de ses membres sont impressionnantes, en particulier lorsque le bassiste utilise un violoncelle pour délivrer un son mi-jazz, mi-métal déconcertant. C’est dans un torrent sonore que s’achève le concert des Freaks de Théo Ceccaldi.

[NDR: La photo d'accroche à été prise à Petit Bain]