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Live-Report
Cymbals Eat Guitars - Point éphèmère

27 janvier 2015
Photos de Florian Sallaberry



Il est un peu plus de 19h30, nous tentons de nous réchauffer en attendant l’ouverture des portes du Point Ephémère. Un mec, un peu perdu, semble vouloir entrer dans la salle. Un pétard à la main, veste en cuir, cheveux en bataille, il semble tout droit sorti de la Delorean de Doc.

Il est 20h, le même mec se pointe sur la scène, guitare en bandoulière, nous adresse un « Salut, ça va » en français, appuie sur une pédale pour lancer une boîte à rythmes. Bosco Delrey est américain, installé depuis 2 ans à Paris et fait de la musique sans se prendre la tête. En 45 minutes, il nous présente son histoire du rock : du rockabilly à la new wave en passant par le boogie, la pop ou même le blues, dont il présente une version dépouillée et distordue. Ce patchwork de sons différents s’inscrit dans un esprit lo-fi, home-made rappelant le travail d’Ariel Pink. S’agitant dans tous les sens, grimaçant à souhait, Bosco est intenable sur scène, s’allongeant sur un ampli ou s’adonnant à des déhanchés dignes d’Elvis Presley.  

Lorsqu’on lui demande de qualifier le son du Velvet Underground, Lou Reed répond « Cymbals Eat Guitars ». C’est sous ce nom que se produisent Joseph D’Agostino et Matthew Miller, qui se sont rencontrés dans leur lycée du New Jersey. Après un premier album remarqué, Why There Are Mountains, classé Best New Music sur Pitchfork, un nouveau groupe s’est formé autour de Joseph, le chanteur. L’an dernier ils publient leur troisième album, Lose, dont la pochette représente un homme à la tête de câbles. Les Cymbals Eat Guitars jouent du rock comme à l’adolescence, tout à fond et empreint d’esprit pop. De ces refrains que l’on a envie de scander. On perçoit ici l’influence de Pavement ou Dinosaur Jr, éternels adolescents. Sur cette base rock, le clavériste ajoute des couches qui lorgnent du côté du shoegazing. L’énergie déployée sur scène est impressionnante, Joseph D’Agostino déborde de charisme, par sa présence tout en tension. Il s’égosille, ses veines jugulaires sont gonflées lorsqu’il hurle dans son micro. Ce bouquet de nerfs nous procure une véritable bouffée de chaleur.

Entre le boogie dément de Bosco Delrey et la rage adolescente de Cymbals Eat Guitars, ce concentré d’énergie aura réchauffé nos corps réfrigérés par cette froide soirée d’hiver. 



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