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Chronique de disque
Public Service Broadcasting - The Race For Space

27 février 2015
Rédigé par François Freundlich


 

Public Service Broadcasting - The Race For Space

Sortie le le 23 février 2015

Note : 4/5



Ceux qui ont eu la chance d’assister à un concert des londoniens de Public Service Broadcasting savent qu’il s’agit d’une expérience folle et unique en son genre. Si en plus, vous rêviez d’être astronaute petit et que vous ne ratez jamais les péripéties de la conquête spatiale, ce disque est fait pour vous. Avec ce second disque, le duo rend hommage aux aventures des astronautes, en les narrant dans une sorte de BO d’un vieux film de science fiction qui aurait traversé l’espace-temps pour se retrouver en 2015 (un scénario souvent copié).

Public Service Broadcasting nous font décoller vers l’espace au premier coup d’œil sur la pochette, puis dès l’introduction flottante ou le président JFK clame un discours à propos du premier pas de l’homme sur la Lune, avec une voix à l’écho semblant comme s’évaporer dans l’au delà sur des résonnances krautrock. Ils passent ensuite du coté russe avec Sputnik, au bruit sourd et régulier d’une transmission qui traverserait la stratosphère. Le disque navigue entre les défoulements de guitare math-rock et une certaine introspection synthétique. Les seules parties vocales sont des discours, répercutant la tension et la sonorité curieusement mélodique qui peut exister dans les voix des transmissions des missions spatiales à risque. Elles rendent hommage à Yuri Gagarin, premier homme dans l’espace ou Valentina Tereshkova, première femme dans l’espace ou encore aux différentes missions Apollo. Les titres sont d’une variété folle entre le math-rock qui donne envie de chalouper de la hanche de E.V.A. (hommage à la première Extra Vehicular Activity, le premier homme hors de sa navete Alexei Leonov) à la mélancolie de Fire in the Cockpit ou synthé grave et sombre couvre l’annonce du crash de Apollo 1 ou trois astronautes disparurent.

Mais le tube de l’album reste sans conteste Gagarin, prenant la forme d’un indie-rock funky ultra-dansant qui s’accroche directement en tête et teinté de cuivres jazzy et de montée de guitares diaboliques. Yuri Gagarin aurait surement accéléré le mouvement dans sa combinaison s’il avait eu ce morceau dans ses écouteurs. On a comme une envie de danser comme Prince en faisant des mouvements de vague avec les bras pour une musique instrumentale dans sa puissance la plus totale. Valentina reste un titre à part dans l’album, on ne reconnaît que très subrepticement Public Service Broadcasting : le groupe montre qu’il sait aussi livrer de très belles ballades avec les demoiselles de Smoke Fairies en guest vocal. Le groupe remixe ensuite les "Go ! Go !" que s’échangent la station spatiale et le module orbital lors de l’alunissage d’Apollo 11 accompagné par la résonnance plus lointaine de cette guitare profonde et irradiante. Le disque se termine avec Apollo 17, la dernière mission sur fond de xylophone.

On l’a bien compris, ce disque-concept est à écouter sans tarder si on aime la musique, l’espace et la musique spatiale. Les Public Service Broadcasting s’inscrivent comme l’un des groupes les plus talentueux et les prolifiques du genre avec un disque aussi excitant que les découvertes des petits robots Curiosity ou Rosetta.